jeudi, juin 18, 2009

Dictatures et restauration...







A l'heure de la "world" et de la "fusion" food, il semblerait que la gastronomie ait abandonné toute idée de frontière. Et c'est vrai que dés qu'il s'agit de restauration, la notion de tendance l'emporte sur celle de conscience. Tous les jours, nous critiquons les conditions de vie et de travail qu'impose l'impérialisme chinois à ces citoyens, mais tous les jours, nous sommes des milliers en France à se restaurer en rouleaux de printemps, riz cantonnais et autres délices de l'empire du soleil. Si les droits de l'homme n'ont visiblement pas cours dans nos bols et assiettes, il n'est pas pour autant nécessaire de traverser la moitié du monde pour découvrir certaines atrocités. Quelques questionnements sur la provenance de vos raviolis vapeur , et vous remonterez peut être la piste des "appartement raviolis", dont l'existence à Paris était révélée au grand jour par l'émission "envoyé spécial" il y a de ça 5 années. Comme quoi manger ethnique et responsable dans la capitale n'est pas forcément si évident!

Plus sérieusement et sans s'arrêter aux amalgames faciles, il n'est plus de secret pour personne que les conditions de fabrication de certains produits "exotiques" répondent souvent à une éthique douteuse, bien que leur consommation soit devenue courante dans nos pays. De la pêche des perches du Nil en Tanzanie, aux conséquences de la guerre de la banane au Honduras, longue serait la liste des denrées à bannir.

Ce qui parait en revanche plus dérangeant, c'est l'exploitation commerciale de certaines imageries pleine de charme bien que souvent révélatrice de moins roses réalités... A Lyon , il existe un restaurant qui se nomme le "Koodeta" dont l'architecture est inspirée d'une manufacture de tabac cubaine. Aussi majestueux que puisse être l'établissement, on peut néanmoins questionner la pertinence d'un lieu qui conjugue toutes les réjouissances, (les vices?) culinaires, musicaux et rafraichissants d'une culture tenue à l'écart du monde depuis plus de quarante années. Il est quelque peu dérangeant de constater comment la thématique de la dictature donne un caractère faussement illicite à certains concepts pour les rendre encore plus tendance.

Dans le même esprit, beaucoup de cafés et restaurants se sont inspirés de l'étymologie communiste pour donner un peu de piquant à leur enseignes, on citera ainsi le bar "Propaganda" a Prague ou encore le club branché "aKGB" à Lyon. Vive la révolution dans les bars vous me direz? L'idée n'étant pas de condamner les aficionados de tels endroits mais juste de rappeler qu'entre un mojito et une vodka de luxe, il est toujours possible de garder à l'esprit qu'on ne peut pas rire de tout; et que pour celui qui distille le rhum à des milliers de kilomètres de ce confortable lounge, "Cuba Libre" signifie autre chose qu'un cocktail à base de citrons verts et de coca cola!!!

Puisse Le président Obama enfin lever cet embargo ridicule imposé à Cuba car honnêtement on a tous bu assez de rhum, fumé assez de cigares et mangé assez de Langoustes pour cesser de punir cette population!




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