lundi, juillet 24, 2006

Entre escapade et trahison...



Les oeunologues s'évertuent à comparer, analyser, opposer vins de l'ancien et du nouveau monde. La vieille Europe viticole s'inquiète pour ses parts de marché tandis que les emergeants (Chili, Californie, Argentine...) tentent par tous les moyens de se faire une place privilégiée à l'export. Il est vrai que dans certains pays, France en tête, la resistance est encore très forte. Les distributeurs tout d'abord, encouragés par le très puissant lobbying des syndicats agricoles, ne ménagent pas leurs efforts de protectionnisme. Dans les rayons vous ne trouverez que peu ou pas de bouteilles non françaises, au mieux vous tomberez sur des modèles très bas de gamme tout juste bon à faire de la sangria. Du coup les consommateurs néophytes, désinformés au possible, en arrivent à renier tout vin non estampillé dans l'hexagone. "Comment ne pas préférer un Chateau Margaux à un Gato Negro argentin?!!!" La réponse, si réponse il y a, pourrait être pourquoi comparer a a tout prix? Il s'agit souvent de vins très différents, de part leur origine de cépage, leur processus de vinification ect... Le Gato négro est un vin très fruité aux arômes de mûres sauvages qui se boit très bien à trois ou cinq ans de maturation, un produit très différent des grands bordeaux. Le comparer au Chateau Margaux très puissant qui ne se boit pas en dessous de dix ans, reviendrait à comparer du fromage avec de la charcuterie. La consommation de vin est telle qu'il n'y a pas intrinsèquement de problême de cohabitation entre nouveau et ancien monde. Au contraire, ce sont plein de nouvelles caractéristiques et saveurs intéressantes que l'on pouvait pas trouver dans nos étalages il y a quelques années, des vins très fruités mais sec, des vins fumés en bouche mais fruités ect...Or la présence de ceux ci n'a pas nécéssairement à être vue sous l'angle de la menace ou du"siège" de Bordeaux ou Chablis...

L'autre jour, au depaysant restautant "Une place au soleil", intrigué par la présence d'un vin blanc chilien au menu, le Las Ninas, nous nous sommes laissé tenté par l'expérience.
Et quelle découverte! Un vin frais aux arômes trés fruités qui ne se laisse pas porter vers le sirupeux, une combinaison pas si simple à trouver parmis nos Chardonnay plus traditionnels. Le contraste offert avec les aromates méditérannéens de l'assiette qui nous était proposée était saisissant, le fruit léger du vin révélait l'ail du pistou, surprenant. On peut très bien voyager au Maroc et adorer la Provence! Cette petite escapade dans les Andes n'est pas une trahison de nos terres cela et nous empéchera pas de commander un Viogner la prochaine fois!

Aucun commentaire: